1. - La confiance dans la vie future n'exclut pas les appréhensions du
passage de cette vie dans l'autre. Beaucoup de gens ne craignent pas la
mort pour la mort elle-même ; ce qu'ils redoutent, c'est le moment de la
transition. Souffre-t-on ou ne souffre-t-on pas dans la traversée ?
c'est là ce qui les inquiète ; et la chose en vaut d'autant mieux la
peine que nul n'y peut échapper. On peut se dispenser d'un voyage
terrestre ; mais ici, riches comme pauvres, doivent franchir le pas, et
s'il est douloureux, ni le rang, ni la fortune n'en sauraient adoucir
l'amertume.