Commentaire sur la dictée publiée sous le titre de : le Réveil de l'EspritDans une communication que l'Esprit Georges a dictée à madame Costel, et
qui a été publiée dans la Revue de 1860, page 332, sous le titre de Le
Réveil de l'Esprit, il est dit qu'il n'y a pas de relations amicales
entre les Esprits errants ; que ceux mêmes qui se sont aimés n'échangent
pas de signes de reconnaissance. Cette théorie a fait sur beaucoup de
personnes une impression d'autant plus pénible, que les lecteurs de la
Revue considèrent cet Esprit comme élevé, et ont admiré la plupart de
ses communications. Si cette théorie était absolue, elle serait en
contradiction avec ce qui a été dit si souvent, qu'au moment de la mort,
les Esprits amis viennent recevoir le nouvel arrivant, l'aident à se
dégager des liens terrestres, et l'initient en quelque sorte à sa
nouvelle vie. D'un autre côté, si les Esprits inférieurs ne
communiquaient pas avec des Esprits plus avancés ils ne pourraient
s'améliorer.
Nous avons essayé de réfuter ces objections dans
un article de la Revue de 1860, page 342, sous le titre de Relations
affectueuses des Esprits, mais voici le commentaire que, sur notre
demande, Georges lui-même a donné de sa communication :
«
Lorsqu'un homme surpris par la mort dans les habitudes matérialistes
d'une vie qui ne lui a jamais laissé le temps de s'occuper de Dieu ;
lorsque, tout palpitant encore des angoisses et des craintes terrestres,
il arrive dans le monde des Esprits, il ressemble à un voyageur qui
ignore la langue et les mœurs du pays qu'il visite. Plongé dans le
trouble, il est incapable de se communiquer et de comprendre ni ses
propres sensations, ni celles des autres ; il erre enveloppé de silence ;
alors il sent germer, éclore et se développer lentement des pensées
inconnues, et une nouvelle âme fleurit en la sienne. Arrivée à ce point,
l'âme captive sent tomber ses liens, et comme un oiseau rendu à la
liberté, elle s'élance vers Dieu, en jetant un cri d'allégresse et
d'amour ; alors se pressent autour d'elle les Esprits des parents, des
amis purifiés qui avaient silencieusement accueilli sa venue parmi eux.
Ils sont en petit nombre ceux qui peuvent, aussitôt après la délivrance
du corps communiquer avec leurs amis retrouvés ; il faut l'avoir mérité,
et ce ne sont que ceux qui ont accompli glorieusement leurs dernières
migrations qui sont, dès le premier moment, assez dématérialisés pour
jouir de cette faveur que Dieu accorde comme récompense.
J'ai
présenté une des phases de la vie spirite ; je n'ai point entendu
généraliser, et, comme on le voit, je n'ai parlé que de l'état des
premiers instants qui suivent la mort, et cet état peut durer plus ou
moins longtemps, selon la nature de l'Esprit ; il dépend de chacun de
l'abréger en se détachant des liens terrestres dès la vie corporelle,
car ce n'est que l'attachement aux choses matérielles qui empêche de
jouir du bonheur de la vie spirituelle. »
Georges.
Remarque.
Rien n'est plus moral que cette doctrine, car elle montre qu'aucune des
jouissances que nous promet la vie future n'est obtenue sans l'avoir
méritée ; que le bonheur même de revoir les êtres qui nous sont chers et
de s'entretenir avec eux peut être ajourné ; en un mot que la situation
dans la vie spirite est en toutes choses, ce que nous la faisons par
notre conduite dans la vie corporelle.