Nota. Bien que les Spirites de Lyon soient
divisés en plusieurs groupes, qui se réunissent séparément, nous les
considérons comme ne formant qu'une seule société, que nous désignons
sous le nom général de Société spirite de Lyon. Les deux communications
suivantes ont été obtenues en notre présence.
La jalousie est
la compagne de l'orgueil et de l'envie ; elle vous porte à désirer tout
ce que les autres possèdent, sans vous rendre compte si, en enviant leur
position, vous ne demandez pas qu'on vous fasse présent d'un aspic que
vous réchaufferiez dans votre sein. Vous enviez et vous jalousez
toujours les riches ; votre ambition et votre égoïsme vous portent à
avoir soif de l'or des autres. « Si j'étais riche, dites-vous, je ferais
un tout autre usage de mes biens que je ne le vois faire à tel ou tel ;
» et savez-vous si, quand vous tiendriez cet or, vous n'en feriez pas
un plus mauvais usage encore ? A cela vous répondez : « Celui qui est à
l'abri des besoins quotidiens de la vie n'a que des peines bien minimes
en comparaison de moi. » Qu'en savez-vous ? Apprenez que le riche n'est
que l'intendant de Dieu ; s'il fait un mauvais usage de sa fortune, il
lui en sera demandé un compte sévère. Cette fortune que Dieu lui donne
et dont il profite sur la terre, c'est sa punition, c'est son épreuve,
c'est son expiation. Que de tourments le riche se donne pour conserver
cet or auquel il tient tant ; et quand arrive sa dernière heure, quand
il lui faut rendre ses comptes, et qu'il comprend, à cette heure
suprême, qui lui révèle presque toujours toute la conduite qu'il aurait
dû tenir, comme il tremble ! comme il a peur ! C'est qu'il commence à
comprendre qu'il a failli à sa mission, qu'il a été un mandataire
infidèle, et que ses comptes vont être embrouillés. Les pauvres
travailleurs, au contraire, qui ayant souffert toute leur vie, qu'ils
aient été attachés à l'enclume ou à la charrue, voient arriver la mort,
cette délivrance de tous les maux, avec reconnaissance, surtout s'ils
ont supporté leurs misères avec résignation, et sans murmurer.
Croyez-moi, mes amis, s'il vous était donné de voir le rude pilori
auquel la fortune attache les riches, vous, dont le cœur est bon, parce
que vous avez passé par toutes les étamines du malheur, vous diriez avec
le Christ, quand votre amour-propre a été froissé par le luxe des
opulents de la terre : « Pardonnez-leur, mon Dieu, ils ne savent ce
qu'ils font, » et vous vous endormiriez sur votre dur oreiller en
ajoutant : « Mon Dieu, bénissez-moi et que votre volonté soit faite ! ! !
»
L'Esprit protecteur du médium.