LA GENÈSE, LES MIRACLES ET LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME

Allan Kardec

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12.- Les phénomènes spirites sont le plus souvent spontanés, et se produisent sans aucune idée préconçue chez les personnes qui y songent le moins ; dans certaines circonstances, il en est qui peuvent être provoqués par les agents désignés sous le nom de médiums ; dans le premier cas, le médium est inconscient de ce qui se produit par son intermédiaire ; dans le second, il agit en connaissance de cause : de là la distinction des médiums conscients et des médiums inconscients. Ces derniers sont les plus nombreux et se trouvent souvent parmi les incrédules les plus obstinés, qui font ainsi du Spiritisme sans le savoir et sans le vouloir. Les phénomènes spontanés ont, par cela même, une importance capitale, car on ne peut suspecter la bonne foi de ceux qui les obtiennent. Il en est ici comme du somnambulisme, qui, chez certains individus, est naturel et involontaire, et chez d'autres, provoqué par l'action magnétique[1].

Mais que ces phénomènes soient ou non le résultat d'un acte de la volonté, la cause première est exactement la même et ne s'écarte en rien des lois naturelles. Les médiums ne produisent donc absolument rien de surnaturel ; par conséquent, ils ne font aucun miracle ; les guérisons instantanées elles-mêmes ne sont pas plus miraculeuses que les autres effets, car elles sont dues à l'action d'un agent fluidique faisant l'office d'agent thérapeutique, dont les propriétés ne sont pas moins naturelles pour avoir été inconnues jusqu'à ce jour. L'épithète de thaumaturges, donnée à certains médiums par la critique ignorante des principes du Spiritisme, est donc tout à fait impropre. La qualification de miracles donnée, par comparaison, à ces sortes de phénomènes, ne peut qu'induire en erreur sur leur véritable caractère.




[1]Livre des Médiums, chap. V. - Revue spirite ; exemples : décembre 1865, page 370 ; - août 1865, page 231.

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