39.- La doctrine qui fait procéder tout le genre humain d'une seule
individualité depuis six mille ans n'est pas admissible dans l'état
actuel des connaissances. Les principales considérations qui la
contredisent, tirées de l'ordre physique et de l'ordre moral, se
résument dans les points suivants :
Au point de vue
physiologique, certaines races présentent des types particuliers
caractéristiques qui ne permettent pas de leur assigner une origine
commune. Il y a des différences qui ne sont évidemment pas l'effet du
climat, puisque les blancs qui se reproduisent dans le pays des nègres
ne deviennent pas noirs, et réciproquement. L'ardeur du soleil grille et
brunit l'épiderme, mais n'a jamais transformé un blanc en nègre, aplati
le nez, changé la forme des traits de la physionomie, ni rendu crépus
et laineux des cheveux longs et soyeux. On sait aujourd'hui que la
couleur du nègre provient d'un tissu particulier sous-cutané qui tient à
l'espèce.
Il faut donc considérer les races nègres,
mongoliques, caucasiques, comme ayant leur origine propre et ayant pris
naissance simultanément ou successivement sur différentes parties du
globe ; leur croisement a produit les races mixtes secondaires. Les
caractères physiologiques des races primitives sont l'indice évident
qu'elles proviennent de types spéciaux. Les mêmes considérations
existent donc pour l'homme comme pour les animaux, quant à la pluralité
des souches (Chap. X, n° 2 et suiv.).