162. En quoi consistent les jouissances des âmes heureuses ? Passent-elles l'éternité en contemplation ?
La justice veut que la récompense soit proportionnée au mérite, comme
la punition à la gravité de la faute ; il y a donc des degrés infinis
dans les jouissances de l'âme, depuis l'instant où elle entre dans la
voie du bien jusqu'à ce qu'elle ait atteint la perfection.
Le
bonheur des bons Esprits consiste à connaître toutes choses, à n'avoir
ni haine, ni jalousie, ni envie, ni ambition, ni aucune des passions qui
font le malheur des hommes. L'amour qui les unit est pour eux la source
d'une suprême félicité. Ils n'éprouvent ni les besoins, ni les
souffrances, ni les angoisses de la vie matérielle. Un état de
contemplation perpétuelle serait un bonheur stupide et monotone ; ce
serait celui de l'égoïste, puisque leur existence serait une inutilité
sans terme. La vie spirituelle est, au contraire, une activité
incessante par les missions que les Esprits reçoivent de l'Etre suprême,
comme étant ses agents dans le gouvernement de l'univers ; missions qui
sont proportionnées à leur avancement, et dont ils sont heureux, parce
qu'elles leur fournissent les occasions de se rendre utiles et de faire
le bien. (Livre des Esprits, n° 558 : Occupations et missions des Esprits. - Revue spirite, 1860, pages 321 et 322 : Les purs Esprits ; le séjour des bienheureux. - Id., 1861, page 179 : Madame Gourdon).
Remarque.
Nous invitons les adversaires du spiritisme, et ceux qui n'admettent
pas la réincarnation, à donner des problèmes ci-dessus une solution plus
logique par tout autre principe que celui de la pluralité des
existences.