REVUE SPIRITE JOURNAL D'ETUDES PSYCHOLOGIQUES - 1867

Allan Kardec

Retour au menu
Conseils sur la médiumnité guérissante

II

(Société de Paris, 15 mars 1867 ; Méd. M. Desliens.)

Dans une communication récente, je parlais de la médiumnité guérissante à un point de vue plus large qu'elle n'a été considérée jusqu'ici, et je la faisais consister plutôt dans le traitement moral que dans le traitement physique des malades, ou tout au moins je réunissais ces deux traitements en un seul. Je vous demanderai de vous dire quelques mots à ce sujet.

La souffrance, la maladie, la mort même, dans les conditions sous lesquelles vous les connaissez, ne sont-elles pas plus spécialement le partage des mondes habités par les Esprits inférieurs ou peu avancés ? Le développement moral n'a-t-il pas pour but principal de conduire l'humanité au bonheur, en lui faisant acquérir des connaissances plus complètes, en le débarrassant des imperfections de toute nature qui ralentissent sa marche ascensionnelle vers l'infini ? Or, en améliorant l'Esprit des malades, ne les met-on pas dans de meilleures conditions pour supporter leurs souffrances physiques ? En s'attaquant aux vices, aux penchants mauvais, qui sont la source de presque toutes les désorganisations physiques, ne met-on pas ces désorganisations dans l'impossibilité de se reproduire ? En détruisant la cause, on empêche nécessairement l'effet de se manifester de nouveau.

La médiumnité guérissante peut donc comporter deux formes, et cette faculté ne sera à son apogée, chez ceux qui la possèderont, que lorsqu'ils réuniront en eux ces deux manières d'être. Elle peut comprendre uniquement le soulagement matériel des malades, et alors elle s'adresse aux incarnés ; elle peut comprendre l'amélioration morale des individus, et, dans ce cas, elle s'adresse aussi bien aux Esprits qu'aux hommes ; elle peut comprendre enfin l'amélioration morale comme le soulagement matériel, et, dans ce cas, la cause comme l'effet pourront être combattus victorieusement. Le traitement des Esprits obsesseurs est-il autre chose, en effet, qu'une sorte d'influence semblable à la médiumnité guérissante exercée de concert par des médiums et des Esprits sur une personnalité désincarnée ?

La médiumnité guérissante embrasse donc à la fois la santé morale et la santé physique, le monde des incarnés et celui des Esprits.

Abbé Prince de Hohenlohe.

Articles connexes

Voir articles connexes