LES ÉTOILES TOMBERONT DU CIEL
10. ‑ Oh ! que la lumière du Seigneur est belle ! quel éclat
prodigieux répandent ses rayons ! Sainte Sion ! bienheureux ceux qui
sont assis à l'ombre de tes tabernacles ! Oh ! quelle harmonie est
comparable aux sphères du Seigneur ! Beauté incompréhensible pour des
yeux mortels, incapables d'apercevoir tout ce qui ne tient pas au
domaine des sens !
Aurore splendide d'un jour nouveau, le
Spiritisme vient éclairer les hommes. Déjà des lueurs plus fortes
paraissent à l'horizon ; déjà les Esprits de ténèbres, voyant que leur
empire va s'écrouler, sont en proie à des rages impuissantes, et jettent
leur dernière vigueur dans des complots infernaux. Déjà l'ange radieux
du progrès étend ses blanches ailes diaprées ; déjà les vertus des cieux
s'ébranlent, et les étoiles tombent de leur voûte, mais transformées en
purs Esprits, qui viennent, comme l'annonce l'Écriture en langage
figuré, proclamer sur les ruines du vieux monde l'avènement du Fils de
l'homme.
Bienheureux ceux dont le cœur est préparé à recevoir
la semence divine que les Esprits du Seigneur jettent à tous les vents
du ciel ! Bienheureux ceux qui cultivent, dans le sanctuaire de leur
âme, les vertus que Christ est venu leur enseigner, et qu'il leur
enseigne encore par la voix des médiums, c'est-à-dire des instruments
qui répètent les paroles des Esprits ! Bienheureux les justes, car le
royaume des cieux leur appartiendra !
O mes amis ! continuez à
marcher dans la voie qui vous est tracée ; ne soyez pas des obstacles à
la vérité qui veut éclairer le monde ; non, soyez des propagateurs zélés
et infatigables comme les premiers apôtres, qui n'avaient pas de toit
pour abriter leurs têtes, mais qui marchaient à la conquête que Jésus
avait commencée ; qui marchaient sans arrière-pensée, sans hésitation ;
qui sacrifiaient tout, jusqu'à la dernière goutte de leur sang, pour que
le christianisme fût établi.
Vous, mes amis, vous n'avez pas
besoin de sacrifices aussi grands ; non, Dieu ne vous demande pas votre
vie, mais votre cœur, votre bonne volonté. Soyez donc zélés, et marchez
unis et confiants en répétant la parole divine : « Mon Père, que votre
volonté soit faite et non la mienne ! »
(Dupuch, évêque d'Alger ;
Bordeaux, 1863.)